Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
D'après 'Abdallah Ibn 'Omar (qu'Allah les agrée lui et son père), le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Celui qui porte un vêtement de – chouhra -, Allah va lui faire porter un vêtement d'humiliation le jour de la résurrection qui ensuite s’enflammera ».
(Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°4030 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud)
عن عبدالله بن عمر رضي الله عنهما قال النّبي صلّى الله عليه و سلّم : من لبس ثوبَ شهرةٍ ألبسَه اللهُ يومَ القيامةِ ثوبًا مذلَّةٍ ثمّ تلهب فيه النّارُ
(رواه أبو داود في سننه رقم ٤٠٣٠ و حسنه الشيخ الألباني في تحقيق سنن أبي داود)
Remarque n°1 : La définition du vêtement de - chouhra -
Le vêtement de - chouhra - désigne tout vêtement par lequel celui qui le porte se différencie des gens de la société dans laquelle il vit et par lequel il est alors connu, que ceci concerne la couleur du vêtement, sa forme, son type...
Ainsi, il y a plusieurs types de vêtements de - chouhra -, parmi eux :
- le vêtement très cher qui sort de la moyenne
- le vêtement très bas de gamme qui sort de la moyenne
- le vêtement qui est différent de ce que porte les gens de son pays.
(Voir Libas Ar Rajoul Ahkamouhou Wa Dawabitouhou vol 1 p 603 à 620)
Remarque n°2 : La Sounna dans le vêtement est de porter ce que portent les gens du pays dans lequel on vit
La Sounna dans le vêtement n'est pas de porter les mêmes types de vêtements que portait le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui).
La sounna est de porter ce que portent les gens du pays dans lequel on vit car c'est cela qu'a pratiqué le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui).
D'après Husayn : Zoubayd Al Yami portait un burnous (*) et j'ai entendu Ibrahim Nakh'ai (mort en 96 du calendrier hégirien) lui reprocher cela.
Je lui ai dit : Certes à l'époque les gens portaient le burnous.
Ibrahim Nakh'ai (mort en 96 du calendrier hégirien) a dit : « Oui certes mais ceux qui portaient le burnous sont morts et si aujourd'hui quelqu'un portait le burnous, il serait remarqué par les gens pour cela et ils le montreraient du doigt »..
(Rapporté par Ibn Abi Chayba dans son Moussannaf n°26906 et sa chaîne de transmission est authentique)
(*) Le burnous qui est un grand manteau à capuche et sans manches qui est, de nos jours, répandu dans les pays du Maghreb.
Le burnous est un vêtement qui était porté à l'époque du Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui).
(Voir Sahih Al Boukhari hadith n°1842, Sahih Mouslim hadith n°97)
عن الحصين قال : كان زبيد اليامي يلبس برنسًا فسمعت إبراهيم النخعي عابه عليه
فقلت له : إن النّاس كانوا يلبسونها
قال إبراهيم النخعي : أجل ولكن قد فني من كان يلبسها فإن لبسها أحد اليوم شهروه وأشاروا إليه بالأصابع
(رواه ابن أبي شيبة في المصنف رقم ٢٦٩٠٦ و سنده صحيح)
Cheikh 'Otheimine a dit : « À l'époque du Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui), de manière générale, les gens avaient l'habitude de porter un izar, un rida et un turban.
Ainsi nous disons que, à cette époque-là, porter ces vêtement précisément étaient ce qui était meilleur et plus méritoire afin que la personne ne s'isole pas du reste des gens et que son vêtement ne soit pas un vêtement de - chouhra -.
Par contre, si nous voulions appliquer cela à notre époque et que chacun d'entre-nous sortait habillé comme cela pour accomplir la prière, quel serait le jugement de cet acte ?
Nous disons que cela est de la - chouhra – et n'est pas recommandé.
Ce qui nous est recommandé est le fait de s'habiller de la manière dont s'habillent les gens chez nous.
C'est pour cela que, lorsque les compagnons du Prophète (qu'Allah les agrée tous) ont conquis les contrées, ils ont porté les habits que portaient les gens de ces contrées.
Cela afin que la personne ne se différencie pas des autres et qu'elle ne devienne pas réputée dans les assises en disant d'elle : Untel fait cela... ».
(Charh Nathm Al Waraqat p 149)
Remarque n°3 : Que faire si la norme dans la société dans laquelle vit la personne est de porter un vêtement dans lequel il y a une désobéissance à Allah ?
Si la personne vit dans un endroit où la norme est de porter un vêtement qui est interdit par l'Islam (vêtement transparent laissant apparaître la nudité, vêtement court ou serré qui ne cache pas la nudité, vêtement de soie ou qui descend en dessous de la cheville pour les hommes...) alors elle ne doit pas porter les vêtements interdits par l'Islam.
L'imam Ibn Battal (mort en 449 du calendrier hégirien) a dit : « Ce qu'il convient à l'homme est de s'habiller et s'embellir à chaque époque de la même manière que les gens de son époque tant que ceci n'est pas un péché car le fait de se différencier des gens dans l'embellissement est une forme de chouhra ».
(Charh Sahih Al Boukhari vol 9 p 123)
Remarque n°4 : Le cas du musulman qui vit dans une société non-musulmane
Cheikh Al Islam Ibn taymiya (mort en 728 du calendrier hégirien) a dit : « Si le musulman est dans une terre de guerre ou dans une terre de mécréance sans guerre, il n'est pas obligé de se différencier des mécréants au niveau de l'apparence extérieure car cela peut lui causer du tort.
Il est plutôt recommandé à l'homme ou il peut lui être obligatoire de parfois s'associer à eux dans l'apparence extérieure s'il y a dans cela un bienfait religieux comme le fait de les appeler vers l'Islam ou autre parmi les bienfaits bénéfiques ».
(Iqtida Siratal Moustaqim vol 1 p 420)
Après avoir mentionné que l'ordre de se différencier des mécréants concerne la situation où les musulmans sont forts, Cheikh 'Otheimine a fait la remarque suivante par rapport à cette parole de Cheikh Al Islam Ibn Taymiya : « Si les musulmans sont faibles alors il n'y a aucun mal pour eux dans le fait de se conformer aux mécréants dans l'apparence extérieure.
C'est à dire que, par exemple, si tu es dans une terre de mécréance alors il n'y a aucun mal à ce que tu portes un vêtement identique à celui qu'ils portent tant que ce vêtement n'est pas interdit en lui-même (comme le vêtement de soie ou autre) car ici la ressemblance est la conséquence de la faiblesse ».
(Al Ta'liq 'Ala Iqtida Siratal Moustaqim p 261) |