Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
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Il existe trois formes de qounout dans la prière :
1. La première forme est le qounout dans la prière surérogatoire du witr.
Les règles du qounout dans le witr ont été détaillées dans le document suivant : Les règles de l'invocation du Qounout dans le Witr
2. Le deuxième type de qounout est le qounout tout au long de l’année dans la prière du fajr uniquement.
Il y a une divergence entre les savants sur le caractère légiféré ou non de cette forme de qounout.
Cela sera expliqué ultérieurement avec l’aide d’Allah.
3. Le troisième type de qounout est le qounout dans les nawazil, c’est-à-dire le qounout que l’on fait lorsque la communauté musulmane est touchée par un malheur ou une épreuve.
C’est ce troisième type de qounout qui est le sujet de ce document.
La communauté musulmane est, en ce moment, touchée par de douloureuses épreuves et tous les musulmans ont le cœur qui saigne à cause de cela. Paradoxalement, il est très triste de voir que, dans ces moments critiques, énormément de gens délaissent le qounout qui a été légiféré dans la Sounna spécifiquement pour ce type de situations.
Cheikh Ahmed Chakir a dit : « Les gens ont certes délaissé le qounout lors des malheurs qui touchent les musulmans et, à notre époque, ces malheurs sont nombreux que ce soit au niveau de leur religion ou de leurs affaires mondaines.
Au point où, à cause de leur division et du fait qu’ils se sont écartés de l’entraide mutuelle même dans les invocations dans les prières, ils sont devenus comme des étrangers dans leurs propre pays dans lesquels la gouvernance est assurée par autres qu’eux.
Le qounout pour les nawazil en invoquant pour les musulmans et contre leurs ennemis est confirmé du Messager d’Allah (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) qui le pratiquait dans chacune des cinq prières après avoir dit : ‘Sami’a Allahou Liman Hamidah’ dans la dernière unité de prière ».
(Al Ta’liq ‘Ala Sounan Tirmidhi vol 2 p 252)
قال الشيخ أحمد شاكر : وقد ترك النّاس القنوت في النوازل التي تنزل بالمسلمين وما أكثرها في هذه العصور في شؤون دينهم ودنياهم !
حتى صاروا من تفرقهم وإعراضهم عن التعاون حتى بالدعاء في الصلوات صاروا كالغرباء في بلادهم وصارت الكلمة فيها لغيرهم !
والقنوت في النوازل بالدعاء للمسلمين والدعاء على أعدائهم ثابت عن النّبي صلّى الله عليه وسلّم في الصّلوات كلّها بعد قوله : سمع الله لمن حمده في الركعة الآخرة
(التعليق على سنن الترمذي ج ٢ ص ٢٥٢)
Ainsi, par empathie envers nos frères et sœurs qui sont touchés par le malheur et l’adversité et afin de rappeler aux lecteurs que la parfaite législation islamique a institué une invocation spéciale pour ces cas, nous proposons aux lecteurs ces quelques points d’explication à propos du qounout pour les nawazil.
A. La définition du qounout pour les nawazil
Le qounout pour les nawazil est une invocation que l'on fait dans les cinq prières obligatoires après l'inclinaison de la dernière unité de prière lorsque les musulmans sont touchés par un malheur.
Et cela se poursuit jusqu'à ce qu'Allah lève ce malheur.
(Tashih Dou'a de Cheikh Bakr Abou Zayd p 460)
B. Le caractère légiféré du qounout pour les nawazil
Les textes de la Sounna et des compagnons du Prophète (qu’Allah les agrée tous) montrent que le qounout pour les nawazil est un acte légiféré.
- D'après Anas Ibn Malik (qu'Allah l'agrée): Le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) a fait le qounout pendant un mois.
Il maudissait les tribus de Ra’l, de Dhakwan et de ‘Oussaya qui avaient désobéi à Allah et Son Messager. (*)
(Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°3064 et Mouslim dans son Sahih n°677 et les termes sont ceux de Mouslim)
(*) Le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) avaient envoyé des gens à ces tribus pour les appeler vers l’Islam mais celles-ci refusèrent de se convertir et tuèrent les émissaires.
عن أنس بن مالك رضي الله عنه أنّ النّبي صلّى الله عليه وسلّم قنت شهرًا يلعن رعلاً وذكوان وعُصَيَّة عصوا الله ورسوله
(رواه البخاري في صحيحه رقم ٣٠٦٤ ومسلم في صحيحه رقم ٦٧٧ واللفظ لمسلم)
- D'après Anas Ibn Malik (qu'Allah l'agrée): Le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) ne faisait pas le qounout sauf s’il invoquait pour des gens ou s’il invoquait contre des gens.
(Rapporté par Ibn Khouzeima dans son Sahih n°620 et authentifié par l’imam Ibn Hajar dans Fath Al Bari 8/182 ainsi que par Cheikh Albani dans Asl Sifat Salat vol 3 p 964)
عن أنس بن مالك رضي الله عنه أنّ النّبي صلّى الله عليه وسلّم كان لا يقنت إلاّ إذا دعا لقوم أو دعا على قوم
(رواه ابن خزيمة في صحيحه رقم ٦٢٠ وصحح الحافظ ابن حجر في فتح الباري ١٨٢/٨ وصححه أيضاً الشيخ الألباني في أصل صفة الصلاة ج ٣ ص ٩٦٤)
- D'après Al Aswad : Lorsque ‘Omar (qu'Allah l'agrée) faisait la guerre il faisait le qounout et lorsqu’il ne faisait pas la guerre il ne le faisait pas.
(Rapporté par Tahawi dans Charh Ma'ani Al Athar n°1491 et authentifié par l'imam Al 'Ayni dans Noukhab Al Afkar vol 4 p 375)
عن الاسود قال : كان عمر رضى الله عنه إذا حارب قنت وإذا لم يحارب لم يقنت
(رواه الطحاوي في شرح معاني الآثار رقم ١٤٩١ وصححه الإمام العيني في نخب الأفكار ج ٤ ص ٣٧٥)
- D'après ‘Abdallah Ibn Mas’oud : ‘Ali (qu’Allah l’agrée) n’a pas fait le qounout jusqu’à ce qu’il combatte les gens du Cham (*) et il faisait le qounout dans toutes les prières.
(Rapporté par Tabarani dans Al Mou’jam Al Awsat n°7483 et authentifié par Cheikh Muhammed Bazmoul dans son ouvrage Al Ahadith Wal Athar Al Warida Fi Qounout Al Witr p 17)
(*) C’est le nom d’une région qui comprend aujourd’hui la Palestine, la Jordanie, la Syrie etc.
عن عبدالله بن مسعود رضي الله عنه قال : لا قنت علي رضي الله عنه حتى حارب أهل الشّام وكان يقنت في الصلوات كلهنّ
(رواه الطبراني في المعجم الأوسط رقم ٧٤٨٣ وحسنه الشيخ محمد بازمول في كتابه الأحاديث والآثار الواردة في قنوت الوتر ص ١٧)
De manière générale, la communauté musulmane est en consenus sur le caractère légiféré du qounout pour les nawazil même s’il existe des divergences sur la manière dont il doit être pratiqué.
(Al Ta’liq Al Moumajad ‘Ala Mouwata Malik Bi Riwayati Muhammed de ‘Abdel Hay Al Kanwi vol 1 p 636, Ma’arif As Sounan Charh Jami’ Tirmidhi de Muhammed Youssouf Al Banouri vol 4 p 19)
Et des savants des quatre écoles juridiques l’ont également cité.
Voir pour l'école Hanafite : Maraqi Al Falah p 305
Pour l'école Malikite : Al Qabas Charh Mouwata Malik Ibn Anas vol 1 p 348
Pour l'école Chafi'ite : Al Mouhadhab vol 1 p 274
Pour l'école Hanbalite : Zad Al Moustaqni’ Fi Ikhtissar Al Mouqni’ p 51
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