Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
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Elément n°3 : La divergence entre les savants sur des questions jurisprudentielles relevant de l’effort d’interprétation ne doit pas entraîner de réprobation et d’adversité entre les gens qui adoptent des avis différents
Les textes et la voie des premiers musulmans montrent que la divergence jurisprudentielle qui est basée sur la compréhension des textes de la législation islamique ne doit pas entraîner de réprobation ni de dureté ou d'animosité entre les gens qui n'ont pas le même avis.
· D’après ‘Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée lui et son père) : Lorsqu’il est re-venu de la bataille contre les coalisés, le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) nous a dit : « Personne ne doit prier le ‘asr avant d’être chez les Bani Qouraydha ».
Au moment de la prière du ‘asr, certains d’entre eux étaient sur le chemin.
Une partie des gens a dit : Nous ne prierons pas avant d’arriver.
L’autre partie a dit : Nous allons plutôt prier car ce n’est pas cela qu’il voulait de nous. (1)
Ceci a été mentionné au Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) et il n’a fait de reproches à aucun d’entre eux. (2)
(Rapporté par Al Boukhari dans son Sahih n°1770)
(1) C’est-à dire qu’ils ont compris de la parole du Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) qu’il fallait avancer autant que possible dans le chemin pour se rendre chez Bani Qouraydha mais prier la prière du ‘asr dans son temps.
(2) Les compagnons (qu’Allah les agrée tous) ont donc divergé dans la compréhension qu’ils ont eu de cette parole du Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui).
Une partie d’entre eux avait raison et l’autre partie avait donc forcément tort.
Malgré cela, le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) n’a fait de reproches à aucun d’entre eux.
L’imam Nawawi (mort en 656 du calendrier hégirien) a dit en explication de ce hadith : « Il n’y a pas de divergence sur le fait qu’il ne faut pas être dur envers la personne qui a fait un effort d’interprétation et cela même si elle s’est trompée ».
(Charh Sahih Mouslim vol 12 p 98. Voir également Al Istidhkar de l’imam Ibn ‘Abdel Bar vol 1 p 144)
عن عبدالله بن عمر رضي الله عنهما قال لنا النّبي صلّى الله عليه وسلّم لما رجع من الأحزاب : لا يصلّينّ أحد العصر إلاّ في بني قريظة
فأدرك بعضهم العصر في الطريق فقال بعضهم : لا نصلّي حتّى نأتيها
وقال بعضهم : بل نصلّي لم يرد منّا ذلك
فذكر ذلك للنّبي صلّى الله عليه وسلّم فلم يُعَنِّف واحدًا منهم
(رواه البخاري في صحيحه رقم ١٧٧٠)
· Younous Ibn ‘Abdel A’la a dit : Un jour, j’ai débattu avec Chafi’i (mort en 204 du calendrier hégirien) à propos d’une question puis nous nous sommes séparés.
Lorsqu’il m’a de nouveau rencontré, il a pris ma main puis m’a dit : « Ô Abou Moussa ! Ne serait-il pas correct que nous soyons des frères même si nous n’avons pas été d’accord sur une question ?! ».
(Tarikh Dimachq de l’imam Ibn ‘Assakir vol 51 p 302)
قال يونُسُ بنُ عبدِ الأعلى : ناظَرْتُ الشافعي يومًا في مسألةٍ ثمَّ افتَرَقْنا ولَقِيَني فأخذ بيدي ثمَّ قال لي : يا أبا موسى ! ألَا يستقيمُ أن نكونَ إخوانًا وإن لم نتَّفِقْ في مسألةٍ ؟!
(تاريخ دمشق للإمام ابن عساكر ج ٥١ ص ٣٠٢)
· Cheikh Al Islam Ibn Taymiya (mort en 728 du calendrier hégirien) a dit : « Les premiers musulmans débattaient à propos d’une question de manière à se concerter et à se conseiller les uns les autres.
Et il arrivait qu’ils divergent concernant une question relative à la croyance (*) ou à la jurisprudence mais la proximité, la bonne entente et la fraternité religieuse persistaient ».
(Majmou’ Al Fatawa 24/172)
(*) Il n’y a pas de divergence entre les Gens de la Sounna sur les bases de la croyance mais il existe des divergences sur des questions secondaires de la croyance.
(Voir par exemple Charh Al ‘Aqida Safariniya de Cheikh ‘Otheimine p 307)
قال شيخ الإسلام ابن تيمية : كان السلف يتناظرون في المسألة مناظرة مشاورة ومناصحة وربما اختلف قولهم في المسألة العلمية والعملية مع بقاء الألفة والعصمة وأخوة الدّين
(مجموع الفتاوى ١٧٢/٢٤)
Au contraire, ce type de divergence doit en réalité entrainer davantage d'amour et de fraternité entre les gens qui divergent car chacun d'eux cherche la vérité et l'application des textes du Coran et de la Sounna.
Cheikh ‘Otheimine a dit : « Voir la communauté musulmane composée de groupes qui se divisent à propos de sujets dans lesquels la divergence est possible nous attriste beaucoup.
Ils font de ces sujets de divergences des causes menant à la divergence des coeurs alors que la divergence entre la communauté existait à l’époque des compagnons du Prophète (qu’Allah les agrée tous) et malgré cela les coeurs sont restés unis.
Ce qui est obligatoire aux jeunes en particulier et à tous les gens de la droiture est d’être unis.
(…)
Lorsque, pour une question à propos de laquelle la divergence est possible, une personne diverge avec toi sur le sens d’un verset ou d’un hadith, alors ce qu’il t’est obligatoire est de patienter face à cette divergence.
Je suis même d’avis que si un homme diverge avec toi par suivi de la preuve dont il dispose et non par obstination alors il convient que tu l’aimes encore plus qu’avant.
Car en effet, la personne qui diverge avec toi par rapport à la preuve ne t’a pas trahi ni trompé mais a plutôt été clair de la même manière que tu l’es également ».
(Al Charh Al Mumti’ vol 4 p 159)
قال الشيخ العثيمين : ويؤسفنا كثيراً أن نجد في الأمة الإسلامية فئة تختلف في أمور يسوع فيها الخلاف فتجعل الخلاف فيها سبباً لاختلاف القلوب فالخلاف في الأمة موجود في عهد الصحابة ومع ذلك بقيت قلوبهم متفقة فالواجب على الشباب خاصة وعلى كل المستقيمين أن يكونوا يداً واحدة
(...)
إذا خالفك شخص في الرأي في آية أو حديث مما يسوع فيه الاجتهاد فالواجب عليك أن تتحمل هذا الخلاف بل أنا أرى أَنَّ الرَّجُلَ إذا خالفكَ بمقتضى الدليل عنده لا بمقتضى العناد أنه ينبغي أن تزداد محبةً له لأنَّ الذي يخالفك بمقتضى الدليل لم يصانعك ولم يحابك بل صار صريحاً مثلما أنك صريح
(الشرح الممتع ج ٤ ص ١٥٩)
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