Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
D'après Ghaylan Ibn Salama : Un homme est allé voir Abou Darda (qu'Allah l'agrée) alors qu'il était malade.
Il lui a dit : Ô Abou Darda ! Tu es certes sur le point de quitter la vie d'ici-bas et ainsi je voudrais que tu m'ordonnes une chose par laquelle Allah va me profiter et par laquelle je me souviendrais de toi.
Abou Darda (qu'Allah l'agrée) a dit : « Nous sommes issus d'une communauté pardonnée. Ainsi, accomplis la prière, acquitte-toi de la zakat sur ton argent si tu en as, jeûne le Ramadan, écarte-toi des mauvais péchés et alors reçois la bonne nouvelle ».
Puis, l'homme a de nouveau demandé cela à Abou Darda (qu'Allah l'agrée) qui lui a répondu de la même manière.
Chou'ba (1) a dit : Je crois qu'il lui a demandé cela à trois reprise et à trois reprises Abou Darda (qu'Allah l'agrée) lui a fait la même réponse.
Alors l'homme a secoué son rida (2) et a dit : - Certes ceux qui cachent ce que Nous avons envoyé comme preuves claires et comme guidée après que Nous les ayons éclaircis aux gens dans le Livre, ceux-là sont ceux qu'Allah maudit et que maudissent ceux qui maudissent - . (3)
Abou Darda (qu'Allah l'agrée) a dit : « Ramenez-moi l'homme ! ».
L'homme est revenu et Abou Darda (qu'Allah l'agrée) a dit : « Qu'as-tu dis ? ».
Il a dit : Je suis venu pour apprendre auprès de toi de la science que je n'ai pas. Ainsi j'ai voulu que tu me mentionnes des paroles par lesquelles Allah allait me profiter mais tu ne m'as dit qu'une seule chose.
Abou Darda (qu'Allah l'agrée) a dit : « Assieds-toi et comprends bien ce que je vais te dire !
Où en es-tu vis-à-vis d'un jour où tu n'auras de la Terre que la largeur de deux coudées et la longueur de quatre coudées ? (4)
Ce sont les gens de ta famille qui ne voulaient pas se séparer de toi, tes amis et tes frères qui vont t'y conduire.
Ils vont refermer la construction sur toi (5), vont jeter beaucoup de terre sur toi et vont te laisser dans cette situation.
Puis deux anges durs, de couleur noire avec les yeux bleus vont venir vers toi. Leurs noms sont Mounkar et Nakir.
Ils vont te faire asseoir puis vont te questionner : - Quel homme étais-tu ? - ou - Quelle voie suivais-tu ? - . Alors que vas-tu répondre à cela ?
Si tu dis : - Par Allah ! Je ne sais pas ! J'ai entendu les gens dire une chose et alors j'ai moi aussi dis cette chose - alors, par Allah, tu n'auras rien appris, tu ne seras pas sauvé ni guidé.
Mais si tu dis : - Muhammed est le Messager d'Allah. Allah a envoyé sur lui Son Livre. Je lui ai donc répondu favorablement et j'ai suivi son message - , alors par Allah tu seras sauvé et bien guidé.
Et tu ne pourras répondre cela que si Allah t'accorde un affermissement venant de Lui à cause de ce que tu verras comme difficulté et comme peur ».
(Rapporté par Ibn Abi Chayba dans son Moussannaf n°12424 et authentifié par Cheikh Chathri dans sa correction du Moussannaf de Ibn Abi Chayba vol 7 p 222)
(1) Chou'ba est un des hommes de la chaîne de transmission de ce texte.
(2) Le rida est un habit qui couvre le haut du corps.
Le sens est que l'homme a fait cela pour exprimer son mécontentement.
(3) Il s'agit de la traduction rapprochée et approximative du sens du verset 159 de la sourate Al Baqara n°2.
(4) C’est-à-dire la taille de sa tombe.
(5) C'est-à-dire les briques que l'on met dans la tombe.
Voir le hadith suivant : La manière dont doit être creusée la tombe
عن غيلان بن سلمة قال : جاء رجل إلى أبي الدرداء رضي الله عنه وهو مريض فقال : يا أبا الدرداء ! إنّك قد أصبحت على جناح فراق الدّنيا فمرني بأمر ينفعني الله به وأذكرك به
قال أبو الدرداء رضي الله عنه : إنّا من أمّة معافاة فأقم الصّلاة وأدّ زكاة مالك إن كان لك وصم رمضان واجتنب الفواحش ثمّ أبشر
ثمّ أعاد الرّجل على أبي الدرداء رضي الله عنه فقال له مثل ذلك
قال شعبة : وأحسبه أعاد عليه ثلاث مرّات وردّ عليه أبو الدرداء رضي الله عنه ثلاث مرّات
فنفض الرّجل رداءه وقال : إن الذين يكتمون ما أنزلنا من البينات والهدى من بعد ما بيناه للنّاس في الكتاب إلى قوله ويلعنهم اللاعنون
فقال أبو الدرداء رضي الله عنه : عليّ بالرّجل فجاءه فقال أبو الدرداء رضي الله عنه : ما قلت ؟
قال : كنت رجلاً معلمًا عندك من العلم ما ليس عندي فأردت أن تحدثني بما ينفعني الله به فلم تزد عليّ إلا قولاً واحدًا
فقال أبو الدرداء رضي الله عنه : اجلس ثمّ اعقل ما أقول لك : أين أنت من يوم ليس لك من الأرض إلا عرض ذراعين في طول أربعة أذرع أقبل بك أهلك الذين كانوا لا يحبّون فراقك وجلساؤك وإخوانك فأطبقوا عليك البنيان ثمّ أكثروا عليك التّراب ثمّ تركوك بمثل ذلك
ثمّ جاءك ملكان أسودان أزرقان جعدان أسماءهما منكر ونكير فأجلساك ثمّ سألاك ما أنت أم على ماذا كنت ؟
ثمّ ماذا تقول في هذا ؟ فإن قلت : والله ما أدري سمعت النّاس قالوا قولاً فقلته والله لا دريت ولا نجوت ولا هديت وإن قلت : محمّد رسول الله أنزل الله عليه كتابه فأجبت به وبما جاء به فقد والله نجوت وهديت ولم تستطع ذلك إلاّ بتثبيت من الله مع ما ترى من الشّدة والخوف
(رواه ابن أبي شيبة في المصنف رقم ١٢٤٢٤ وحسنه الشيخ الشثري في تحقيق مصنف ابن أبي شيبة ج ٧ ص ٢٢٢)
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